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Que sont les réflexes primitifs ?

Les réflexes primitifs, ou réflexes archaïques, sont des mouvements automatiques, involontaires, déclenchés par des stimuli sensoriels spécifiques.

 

Quelques uns apparaissent pendant la vie fœtale, d’autres à la naissance, et certains quelques semaines plus tard. Ces réflexes sont propres à l’espèce humaine.

Vidéo : les réflexes du nouveau-né

source : www.worthpublishers.com

 

Plusieurs réflexes nécessaires à la survie du bébé dans le monde extérieur sont présentés :

  • Réflexe respiratoire

  • Réflexe de clignement des yeux

  • Réflexe des points cardinaux : lorsqu'on touche sur le côté de la bouche du bébé, ce dernier tourne la tête du côté stimulé à la recherche de la source de nourriture

  • Réflexe de succion : stimulé par le contact au niveau de sa bouche, le bébé va s'agripper au mamelon ou au doigt pour téter

  • Réflexe de déglutition : grâce au contact du liquide avec la bouche du bébé

  • Réflexe de marche automatique

  • Réflexe de Babinski : les orteils se placent en éventail en réponse à une stimulation sur le bord externe du pied

  • Réflexe d'agrippement : lorsqu'on touche les mains du bébé ce dernier s'agrippe si fort qu'on peut le soulever

  • Réflexe de Moro : en réponse à un changement soudain de position de la tête du bébé par exemple, il va écarter les bras puis les replier sur lui et se mettre à pleurer

 

 

La présence de ces réflexes, gérés par le tronc cérébral, seule partie du cerveau mature à la naissance, est le signe du bon développement du système nerveux du bébé et donc de son développement moteur. C'est pourquoi certains sont testés à la naissance, comme la marche automatique ou le réflexe d’agrippement.

 

Les réflexes primitifs sont d'abord indispensables à la survie du bébé (réflexe de succion, Moro…). Ils sont ensuite intégrés durant les premières années de vie, pour amener l'enfant à l'acquisition volontaire du mouvement. Le réflexe d'agrippement apparaît par exemple à la naissance, lorsque le bébé serre fort notre doigt lorsqu'on le place dans sa main. C'est un mouvement réflexe, incontrôlé. Progressivement, l'enfant pourra choisir ou non de saisir les objets : le mouvement devient volontaire.

 

La répétition de ces mouvements réflexes, d'apparence insignifiants, contribue à la myélinisation du réseau neural : les connexions cérébrales se multiplient, formant un réseau de communication entre les différentes aires du cerveau. Les réflexes primitifs apparaissent, s'activent puis s'intègrent (les mouvements ne sont plus involontaires mais contrôlés) à tour de rôle, suivant un ordre précis.

 

Les mouvements primitifs permettent  protection et survie, favorisent la maturation du cerveau grâce aux connections cérébrales, permettent l'intégration sensorielle et le développement moteur dans le champ gravitationnel.

 

Ils sont indispensables au bon développement psychomoteur, sensoriel et cognitif du nourrisson.

"Les réflexes du nourrisson influencent le développement moteur qui est d’une importance cruciale pour le développement du cerveau, pour les processus mentaux et intellectuels de la vie future de l’individu. Non seulement les réflexes archaïques constituent la base neurologique pour développer le contrôle de nos mouvements, mais ils sont importants car ils nous protègent et nous aident à survivre dans des situations de stress.   S. Masgutova

 

L'environnement de l'enfant et les stimuli affectifs et sensoriels qu'il reçoit jouent un rôle capital dans le développement des réflexes primitifs. Si ces mouvements réflexes sont déterminés par notre code génétique, ils sont modulés par le milieu dans lequel évolue l'enfant.

 

Il est primordial que l'enfant puisse se développer librement et à son rythme. Il a simplement besoin de grandir en sécurité affective, émotionnelle et physique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'enfant n'a surtout pas besoin que l'adulte fasse à sa place ou l'amène à se développer trop vite en l'incitant, par exemple, à s'asseoir alors qu'il ne peut accéder seul à cette posture, ou en le stimulant pour qu'il se lève ou marche alors qu'il ne fait pas de 4 pattes (Cf. vidéo "Le monde caché des bébés", rubrique Documentation).

 

Non seulement, l'enfant est inconfortable dans une posture qui mobilise des chaînes musculaires qu'il n'a pas encore développées, ce qui engendre des tensions corporelles, mais surtout cela le fait accéder à un schème moteur alors qu'il n'a pas suffisamment développé les réflexes primitifs qui le préparent. Ce serait comme construire une maison alors que les fondations ne sont pas bien en place.

"[Les réflexes primitifs] peuvent être considérés comme des échafaudages grâce auxquels les étapes du développement neuro-sensoriel et moteur de l'enfant peuvent être franchies avec succès."    Marie-Claude Maisonneuve

 

 

Il arrive que certains réflexes ne se développent pas, ne s’intègrent pas complètement ou réapparaissent.

Plusieurs raisons pourraient expliquer de telles difficultés d'intégration des réflexes : stress de la mère ou du foetus, accouchement difficile ou par césarienne, naissance prématurée, choc émotionnel, développement moteur entravé (stimulation précoce non respectueuse du rythme biologique de l'enfant, utilisation excessive du cosy, trotteur...), accident (coup du lapin...).

 

Face à un réflexe toujours actif, l’individu est gêné dans ses apprentissages et va alors développer des compensations. Ces efforts permanents pour contrôler des mouvements qui lui échappent engendrent des difficultés : tensions corporelles, fatigabilité, manque de confiance en soi… Pouvant aller jusqu’à des troubles d’apprentissage et des troubles comportementaux. Un réflexe d'agrippement non intégré par exemple aura pour conséquence une pression excessive sur le stylo, sur une raquette de tennis...

 

L’enfant, parasité par ces mouvements intérieurs qu’il ne contrôle pas,

n’a pas accès à tout son potentiel d’apprentissage.

 

 

 

Des méthodes basées sur des stimulations sensorielles (tactile, proprioceptive, vestibulaire, auditive et visuelle) et le mouvement permettent d’intégrer les réflexes primitifs. Elles aident à reconstruire les bases des réflexes primitifs grâce à un programme de mouvements très spécifiques et de douces pressions isométriques.

 

Ainsi, grâce à la plasticité cérébrale qui permet au cerveau de se réorganiser, de former de nouvelles connections, on peut donner au système nerveux une seconde chance de se développer comme il aurait dû le faire.

 

L’intégration des réflexes est indispensable à un développement global et harmonieux

 

 

Quelques réflexes et conséquences possibles s'ils ne sont pas intégrés...
 

Réflexe de Moro

Ce réflexe est déclenché par un changement soudain de la position de la tête vers l’arrière ou en « descendant » brusquement l’enfant vers le bas. En réponse à ce stimulus, l’enfant s’ouvre : étend ses jambes, bras et doigts et prend une grande inspiration, puis il se recroqueville et peut émettre un cri ou pleurer. C’est un réflexe de protection qui s’inhibe normalement entre le 3ème et le 6ème mois après la naissance, à condition que le bébé soit écouté et consolé lorsqu’il exprime ses peurs. Cette phase sécurisante est donc très importante. Il y a plusieurs conséquences possibles si le réflexe n’est pas intégré :

- hypersensibilité (sons, lumières…)

- anxiété, stress

- peur de l'échec

- timidité

- manque de confiance en soi

- faibles capacités d'adaptation

- système immunitaire faible (allergies, souvent malade…)

- ...

Réflexe d’agrippement (grasping)

Actif de la naissance jusqu’à 1 an de vie, ce réflexe consiste en l’agrippement des doigts d’un adulte (ou d’un objet) très fortement par le nouveau-né. L’agrippement est si fort qu’il est possible de le soulever ! Il est important que ce réflexe s’intègre, en laissant l’enfant manipuler des objets, recevoir des massages de mains, etc,  pour que ce dernier développe sa motricité fine, entre autres. Si ce réflexe ne s’intègre pas, l’enfant peut rencontrer plus tard les difficultés suivantes :

- difficultés en graphisme

- difficultés avec l’écriture

- mauvaise tenue du stylo, de la fourchette...

- pression excessive sur le stylo

- difficultés de langage et de communication

- …

Réflexe de Babinski

Lorsqu’on stimule le bord externe du pied, du talon à l’orteil, cela provoque un mouvement du pied ainsi que des orteils qui s’étendent en éventail. Ce réflexe s’intègre entre la 1ère et la 2ème année de vie de l’enfant, mais peut rester actif jusqu’à ses 3 ans ou plus. Il doit finalement s’intégrer afin d’éviter les conséquences suivantes :

- manque d’ancrage et de stabilité

- faible équilibre

- lent, aime peu marcher et encore moins courir

- difficultés langagières

- motricité globale et fine faible

- marche sur l'avant des pieds

- marche sur l'intérieur ou l'extérieur des pieds

- …

Réflexe Tonique Asymétrique du Cou (RTAC)

Ce réflexe est actif jusqu’à 4 à 6 mois. Une rotation de la tête entraine une extension du bras et de la jambe de ce côté tandis que les membres du côté opposé fléchissent. Ce réflexe doit être bien présent des deux côtés chez le nouveau-né car il est important pour son développement, notamment pour l’audition, la vision de près et le système vestibulaire. Conséquences possibles si ce réflexe n’est pas correctement intégré :

- mauvaise coordination entre les deux côtés du corps

- mauvaise coordination œil-main

- difficultés à lancer et à attraper

- maladresse

- difficultés d’attention, de concentration, de mémorisation...

- difficultés d’apprentissages

- dyslexie

- difficultés pour apprendre à écrire

- difficultés pour s'habiller (boutonner, lacer...)

- hyperactivité

- …

Réflexe Tonique Symétrique du Cou (RTSC)

Il s’intègre autour du 10ème mois de vie de l’enfant, lorsque ce dernier acquiert la marche à quatre pattes. Allongé sur le ventre ou à genoux, lorsqu’il penche sa tête vers l’avant ses bras se plient tandis que ses jambes se raidissent, inversement lorsqu’il penche la tête vers l’arrière, ses bras se tendent alors que ses jambes se plient. C’est grâce à ces mouvements réflexes qui s’alternent que le bébé trouve le bon équilibre pour parvenir à tenir à quatre pattes. Si ce réflexe ne s’intègre pas correctement, l’enfant peut rencontrer :

- difficultés d’apprentissages

- difficultés d’attention, de concentration

- une mauvaise coordination entre le haut et le bas du corps

- manque de tonus musculaire

- inconfort et fatigue en posture assise

(enroule ses pieds autour de ceux de la chaise, les replie sous ses fesses, s’affaisse sur le bureau…)

- …

 

A l'origine de ces programmes d'intégration des réflexes primitifs...

 

Dr Svetlana Masgutova, docteur en Psychologie du Développement Moteur , spécialiste mondiale des réflexe et fondatrice de la méthode MNRI® (Masgutova Neuro-sensory-motor and Reflex Integration), Russie

Dr Harald Blomberg, docteur en Psychiatrie, créateur du RMT® (Rhythmic Movement Training), Suède

Moira Dempsey, créatrice du RMTi® (Rhythmic Movement Training international) , une approche plus éducative du RMT, Australie

Peter Blythe et Sally Goddart, fondateurs de la méthode anglaise d’intégration des réflexes : l’INPP (The Institute for Neuro-Physiological Psychology)

 

Inspirés par Kerstin Linde, thérapeute autodidacte suédoise utilisant les mouvements rythmiques, par l’Intégration Sensorielle de Joyn Ayres, et par les travaux de Claire Hocking en Brain Gym®.

 

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